Le roman magistral d'Olga Ravn

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le roman magistral d'Olga Ravn  

Dans un futur indistinct, à des millions de kilomètres de la Terre, des employés travaillent sur le six millième vaisseau d’une puissante compagnie aux allures totalitaires. Il y a les humains et il y a les ressemblants. Ceux qui ont été enfantés et ceux qui ont été créés. Ceux qui vont mourir et ceux qui ne mourront pas.

Sur une période de dix-huit mois, une commission compile une série de témoignages au sujet des relations et de la production à bord du vaisseau où l’activité consiste souvent à surveiller d’étranges objets bourdonnants, qui améliorent l’humeur, fécondent les rêves et hallucinent les consciences. Aussi glaçante qu’émouvante, cette science-fiction révèle le désarroi d’humains contraints de vivre loin de chez eux et les interrogations des ressemblants quant à leurs capacités émotives.

La structure du texte – une série de dépositions – est constitutive du discours narratif et de la progression des événements dont il est question sur ce six millième vaisseau. Y cohabitent des humains, engendrés, et des ressemblants, créés pour accomplir certains travaux. L’environnement est constitué d’objets indistincts et inqualifiables, qui influencent la pensée, l’humeur et les rêves. Grâce à eux, les ressemblants semblent encore pouvoir être augmentés dans leur homothétie avec les humains. Ils s’émerveillent. Pensent-ils ainsi pouvoir se libérer de leur sous-condition ?

Si la commission d’enquête intervient, c’est bien qu’un grain de sable s’est glissé dans le projet : bientôt les ressemblants ne seraient plus si éloignés des humains. La différence entre les deux espèces s’amenuisant, l’unique distinction se réduirait à la mortalité des humains. Cela poserait-il un problème risquant d’enrayer la machine ? La mort serait-elle finalement le sel de la vie ? Le livre se clôt sur une porte ouverte que le lecteur devra franchir pour répondre à cette question.

 

ÉCHOS DE LA PRESSE

★★★ 1/2 [] une dystopie déstabilisante et critique d’un mode de vie défini par la logique du travail, de la performance et de la croissance à tout prix […] Un objet à la fois glaçant et mélancolique.

 

Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir

LA CRITIQUE

 

L’écriture chatoyante d’Olga Ravn est de la couleur de l’acier et des banquises. Sa prose poétique s’impose telle une œuvre d’art étrange, d’une beauté qui a les reflets émouvants des glaces éternelles.

 

Ariane Gélinas, revue Les libraires

LA CRITIQUE

 

[…] un livre qui est très très actuel, qui est très réussi. […] C’est extrêmement bien fait. C’est efficace. Donc, à lire!

 

David Cantin à l'émission Les Effrontés sur QUB Radio

LA CRITIQUE

 

★★★★C’est devenu un lieu commun d’affirmer à propos d’un roman qu’il est polyphonique — probablement presque autant que d’en écrire un. Cependant, chez Ravn, ce registre de la déposition, en plus de la dimension policière qu’elle comporte, soumet en quelque sorte lui aussi le discours à la loi de la productivité : la parole y cesse d’être une fin, elle y devient l’apanage de ce que Barthes appelait les « écrivants ». Les voix se multiplient alors moins pour faire état de la diversité des subjectivités que pour mettre en scène une réification commune dans laquelle les visages et les voix sont dissous, ramenés à leur unique position dans la hiérarchie du vaisseau.

 

Laurence Perron, Lettres Québeboises

LA CRITIQUE

 

Après la sortie fulgurante de Ténèbre en janvier 2020, La Peuplade nous offre un deuxième roman à la fois sombre et fantastique, Les Employés, de l’auteure danoise Olga Ravn. Le roman prend la forme d’une série de témoignages recueillis parmi les employés d’un vaisseau spatial appartenant à une corporation aux allures totalitaires. L’activité consiste à « surveiller d’étranges objets bourdonnants qui améliorent l’humeur, fécondent les rêves et hallucinent les consciences ». À lire la description, on pense à un mélange de Tarkovski et d’Octavia Butler! Très intriguant.

 

Librairie Drawn & Quarterly

LA CRITIQUE

 

Les Employés, ce serait comme une niche ouatée et poreuse dans laquelle dormirait une histoire, un récit entêtant, qui questionne sans question et répond sans réponse. Un petit bout de texte qui joue sa mélodie des confins à l’intérieur de vous. Une voix un peu mélancolique un peu stupéfiante un peu tout ça, extraite d’espaces intemporels et sans géographie.

 

Fabien Bernier, Librairie Decitre, Grenoble